Chaîne cinétique

La chaîne cinétique correspond à un ensemble de muscles interdépendants, qui permettent la réalisation d’un mouvement précis. C’est un concept fonctionnel, qui permet de comprendre (et d’améliorer) le fonctionnement mécanique du corps.

Quelques rappels d’anatomie

D’un point de vue mécanique, le corps humain peut être considéré comme une machine remarquablement sophistiquée, dont les parties interagissent entre elles au service de l’ensemble.

En particulier, les muscles sont des structures essentielles, qui forment ce que l’on appelle des chaînes musculaires. Les grandes chaînes musculaires du corps humain sont :

• La chaîne antérieure du cou
• La chaîne du membre supérieur ou chaîne brachiale, qui s’étend de l’épaule à la main
• La chaîne antéro intérieure, qui se compose des muscles profonds de l’abdomen, et s’étend des côtes flottantes jusqu’aux fémurs
• La chaîne antéro postérieure, qui s’étend de la base du crâne jusqu’à l’extrémité des membres inférieurs

Ces chaînes musculaires constituent la base du travail en chaîne cinétique, une méthode utilisée par les professionnels de santé et du sport à des fins de renforcement musculaire et de prévention des blessures. Il existe deux types de travail en chaîne cinétique : la chaîne cinétique ouverte et la chaîne cinétique fermée.

Travail en chaîne cinétique ouverte

Le travail en chaîne cinétique ouverte désigne les exercices musculaires dans lesquels le segment distal (c’est-à-dire la main ou le pied) est libre de bouger. Il n’est pas en appui, et ne subit pas de contrainte extérieure.

Dans le cadre du sport

La chaîne cinétique ouverte permet de travailler uniquement certains groupes musculaires, ce qui est notamment utile pour compenser des déséquilibres. Ces exercices sont généralement moins exigeants, ils sont utilisés pour cibler les faiblesses et prévenir les blessures. Leur effet global est moindre, le travail en chaîne cinétique ouverte vise surtout l’activation isolée de certains muscles.

En rééducation

Les exercices en chaîne cinétique ouverte sont souvent utilisés en kinésithérapie, dans le cadre des programmes de rééducation. Ils sont généralement employés à la fin de la rééducation, sous certaines conditions de cicatrisation. On pense par exemple au travail en chaîne cinétique ouverte du quadriceps, qui permet de renforcer la cuisse après une blessure au genou.

Travail en chaîne cinétique fermée

Dans ce travail, le segment distal (c’est-à-dire la main ou le pied) est fixe ou en appui. Ces mouvements se rapprochent de ceux effectués dans la vie quotidienne, et permettent un travail musculaire à la fois fonctionnel et plus global.

Dans le cadre du sport

Plus exigeants physiquement, ces exercices mettent en mouvement davantage de muscles. Bien que les mouvements soient localisés, le travail se transmet généralement à toutes les chaînes musculaires. A titre d’exemple, on peut mentionner les fentes, les squats, les pompes ou encore les tractions.

En rééducation

Le travail en chaîne cinétique fermé est très utilisé en rééducation, particulièrement dans le cadre de la rééducation fonctionnelle. En effet, il permet de réduire les contraintes de cisaillement au niveau des articulations ; et de travailler toutes les co-contractions des muscles agonistes et antagonistes. Après une chirurgie des ligaments croisés du genou, ce travail est particulièrement pertinent, puisqu’il permet la co-contraction des ischio-jambiers et du quadriceps de manière ciblée.

Questions fréquents

Quels sont les résultats du travail en chaîne cinétique ouverte et fermée ?

Les résultats obtenus en chaîne cinétique ouverte et fermée sont complémentaires. Le choix entre l’une ou l’autre de ces techniques est toujours soumis à votre objectif, qu’il s’agisse d’une rééducation ou d’une amélioration des performances sportives. Dans le cadre d’une rééducation, votre kinésithérapeute établit un programme progressif et adapté, visant le renforcement musculaire du membre blessé et la prévention des récidives. Le contenu du programme peut être adapté en cours de route, en fonction des progrès réalisés par le patient.