Tendinites / tendinopathies

Les tendinopathies sont des atteintes des tendons. Cette pathologie est devient quelques années mieux comprise et les traitements récents ont permis de mieux traiter les très nombreux patients qui souffrent des tendons.

Tendinopathies, causes et traitements, Institut de kinésithérapie | Châtenay-Malabry | Hauts-de-Seine (92)

Généralités

Les tendinopathies sont une affection courante ; vous pouvez en souffrir si vous êtes sportif bien sûr, mais aussi dans certains métiers où des gestes répétitifs viennent solliciter excessivement certaines parties du corps. Dans le langage courant, on emploie les mots tendinite et tendinopathie comme s’ils étaient équivalents, mais ces deux termes désignent des réalités différentes :

  • La tendinite désigne seulement une inflammation d’un tendon
  • La tendinopathie est un terme plus englobant, qui regroupe l’ensemble des pathologies pouvant affecter un tendon (donc l’inflammation, mais aussi d’autres problèmes comme la fissuration tendineuse, la calcification, la rupture tendineuse, le nodule ou encore l’enthésopathie)

En général, l’inflammation peut entraîner une ou plusieurs de ces pathologies, il y a donc un lien entre les deux. Les tendinites et tendinopathies les plus fréquemment rencontrées dans le sport et ailleurs concernent :

  • L’épaule (coiffe des rotateurs)
  • Le genou (tendinite de la patte d’oie et syndrome de l’essuie-glace)
  • Le tendon d’Achille
  • Le coude (épicondylite et épitrochléite)
  • Le poignet
  • La hanche

Quelques chiffres sur les tendinites et tendinopathies en France

Les tendinites et tendinopathies regroupent des pathologies très diverses, que ce soit dans leur localisation ou leur origine. Il est donc difficile de trouver des chiffres généraux. Cependant, à titre d’exemple dans le monde du sport :

  • La tendinite du coude, aussi appelée “tennis elbow”, touche 40% des joueurs de tennis
  • Les tendinites du genou concernent environ 20% des joueurs de football, et 10% des coureurs à pied
  • La prévalence de la tendinite du tendon d’Achille est de 10% dans les sports d’endurance

Dans le monde du travail, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont fréquents, puisqu’ils représentent 87% des maladies professionnelles. Parmi ces troubles, on retrouve essentiellement des douleurs du dos, et des tendinites.

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Pourquoi ai-je une tendinite ou une tendinopathie ?

A l’exception de la rupture, qui est d’apparition brutale, la tendinite et la plupart des autres affections tendineuses sont d’apparition progressive, liées à un mouvement en particulier et au surmenage des tendons. Au début, vous avez mal seulement en effectuant ce mouvement précis (par exemple un coup au tennis); puis la douleur, qui reste localisée, commence à empiéter sur tous les gestes de la vie quotidienne qui impliquent le membre lésé. C’est en général à ce moment-là que les personnes viennent solliciter un professionnel de santé.

Les causes principales de la tendinite sont :

  • Une pratique sportive intense, ou une modification des habitudes d’entraînement (modification de la technique, entraînement excessif, changement de matériel…) ; si vous pratiquez le tennis, le golf ou la course à pied, vous êtes particulièrement concerné par le risque de tendinite. L’échauffement est un autre paramètre important : les tendinites surviennent plus volontiers chez les personnes qui ne s’échauffent pas, ou trop peu.
  • Un métier impliquant des gestes répétitifs : les secteurs les plus affectés sont les métiers de nettoyage et de construction. L’exposition à des vibrations est un autre facteur de risque.
  • Une mauvaise posture au travail : typiquement, si vous travaillez à un bureau, des éléments d’ergonomie comme la position de l’écran et la hauteur du siège peuvent entraîner des tendinites (et autres troubles musculo-squelettiques) s’ils ne sont pas bien ajustés

Il s’agit ici des causes principales, ou facteurs déclenchants, de la majorité des tendinites. Pourtant, à pratique sportive ou professionnelle égale, certaines personnes développent une tendinopathie, tandis que d’autres y échappent. En effet, il existe un certain nombre de facteurs de risque propres aux personnes. Ces facteurs ont surtout trait à l’hygiène de vie et aux antécédents médicaux. On peut citer :

  • Un défaut d’hydratation : les tendons étant constitués à 70% d’eau, une mauvaise hydratation peut les fragiliser
  • Une alimentation déséquilibrée
  • Le surpoids, et à plus forte raison l’obésité
  • Le diabète
  • Le tabagisme
  • Des particularités anatomiques qui entraînent un trouble de la posture : par exemple, si vous avez les pieds plats ou les genoux en X, cela augmente les risques de tendinite du genou !
  • Une infection dentaire : bien sûr, celle-ci ne peut pas provoquer une tendinite, mais lui permettre de perdurer et empêcher la guérison, car l’infection se diffuse dans l’organisme par l’intermédiaire des nerfs
  • Certains traitements médicamenteux, notamment les antibiotiques et les anabolisants

La tendinite peut aussi apparaître en conséquence d’une maladie, comme la sclérodermie ou la polyarthrite rhumatoïde.

Quels sont les symptômes de la tendinite et de la tendinopathie ?

La tendinite, et les tendinopathies en général, peuvent se manifester par un certain nombre de symptômes, qui peuvent varier en fonction de la zone du corps concernée, et de l’intensité du problème. Le plus souvent, on retrouve :

  • Une douleur d’apparition progressive, localisée sur le tendon du muscle atteint. Au début, la douleur se manifeste seulement pendant l’activité ; à un stade plus avancé, vous avez mal même au repos
  • Un oedème (gonflement) au niveau de la zone atteinte
  • Dans certains cas, une rougeur et une sensation de chaleur au niveau du tendon
  • Une gêne fonctionnelle : il devient difficile d’effectuer la plupart des gestes impliquant la zone atteinte, par exemple marcher ou monter les escaliers si c’est le genou qui est touché, saisir et soulever un objet si vous avez une tendinite du coude…
  • Lors des mouvements, ou lors de la palpation chez le médecin, vous pouvez aussi avoir des sensations de type crissement, frottement ou crépitation
  • Enfin, dans certains cas, des nodules peuvent apparaître sur le tendon ; ceux-ci sont perceptibles au toucher

Si votre tendinite n’est pas correctement prise en charge, elle peut devenir chronique, ce qui entraîne à terme une raideur et une fragilisation du tendon.

Comment se déroule la rééducation après une tendinite ?

Votre médecin vous a diagnostiqué une tendinite ou une tendinopathie ? Vous souffrez de tendinites à répétition ? Les séances de kinésithérapie peuvent vous être d’une grande aide.

En effet, le rôle du kinésithérapeute est double : d’abord, soulager la douleur pour vous aider à retrouver une vie quotidienne, professionnelle et sportive normale ; c’est la priorité numéro 1 des personnes qui viennent consulter. Mais cette approche symptomatique n’est pas suffisante, car les risques de récidive sont élevés en l’absence de changement profond : c’est pourquoi le traitement kinésithérapique vise aussi à identifier et corriger les causes de votre tendinite, pour que vous puissiez guérir définitivement.

Chaque patient est différent, et les causes d’une tendinopathie sont potentiellement variées. Votre kinésithérapeute va donc établir un programme de soins adapté à votre cas précis, pour vous permettre de récupérer au mieux. Voici un aperçu des techniques couramment employées en cas de tendinite :

  • Le massage transversal profond, une technique qui consiste à attraper et masser le tendon lésé, en travers des fibres. Lorsque la douleur est forte, le kiné y va doucement ; mais l’objectif est d’appuyer plus fort dès que la douleur commence à diminuer
  • Les étirements, qui permettent d’améliorer la tonicité des muscles
  • Des mobilisations progressives du muscle concerné par la tendinite
  • Les ondes de choc, un procédé de physiothérapie qui a fait ses preuves pour le traitement des tendinites. Les ondes de choc ont pour effet de créer des micro-lésions au niveau du tendon endommagé, ce qui va le “forcer” à cicatriser, accélérant ainsi la guérison.
  • Les ultrasons, une autre technique de physiothérapie qui permet de réduire l’inflammation, et d’améliorer la vascularisation du tendon

En plus de ces différents procédés, votre kiné assure un rôle d’éducation et de conseil. En effet, la tendinite est le symptôme isolé d’un déséquilibre global ; pour vous soigner sur le long terme, vous devrez certainement apporter des modifications à votre posture, à la manière d’effectuer certains gestes, mais aussi à vos habitudes d’entraînement si vous êtes sportif (échauffements, étirement, technique) et à votre hygiène de vie (alimentation, hydratation).

Pour aller plus loin…

Quels sont les traitements médicaux de la tendinopathie ?

Le traitement médical d’une tendinite ou d’une tendinopathie se fait en plusieurs temps.

Dans une première phase, immédiatement après la blessure, la prise en charge commence par le protocole “GREC” (glace, repos, élévation et contention) :

  • L’application de glace sur la zone douloureuse va réduire la douleur et le gonflement ; vous pouvez l’effectuer chez vous, plusieurs fois par jour pendant une quinzaine de minutes. Attention toutefois à ne pas appliquer la glace directement sur la peau (vous pouvez utiliser un linge)
  • Le repos est indispensable pour permettre au tendon de cicatriser. Sa durée dépend de la gravité de l’atteinte : si vous souffrez d’une tendinite bénigne, une à trois semaines peuvent suffire ; pour les cas plus sévères, comptez plutôt trois mois
  • L’élévation concerne les tendinites du membre inférieur, comme la tendinite d’Achille : il s’agit de surélever la jambe au repos, pour limiter le gonflement
    Enfin, une contention réalisée grâce à un bandage peut aussi être utile

Dans un second temps, une fois le diagnostic posé, votre médecin peut vous prescrire des médicaments (antalgiques ou anti-inflammatoires) pour vous aider à supporter la douleur. Les crèmes et gels à base d’anti-inflammatoires sont préférables aux AINS par voie orale, car ils n’entraînent pas d’effets secondaires. Enfin, les infiltrations de corticoïdes ne sont envisagées qu’en dernier recours pour soulager la douleur, car elles augmentent les risques de rupture du tendon.

La chirurgie reste rare en cas de tendinite ou de tendinopathie. Elle est réservée à des cas très particuliers, en cas de rupture tendineuse, ou lorsque les douleurs sont chroniques et résistent aux traitements médicaux habituels ; vous ne risquez pas de vous faire opérer pour une tendinite banale.

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