Torticolis et douleurs au cou : symptômes et traitements
Les douleurs cervicales font partie des troubles musculo-squelettiques les plus courants dans la population française. Si la plupart de ces maux sont bénins, ils peuvent parfois cacher une pathologie plus grave.
Généralités
Si vous avez fréquemment mal au cou, sachez que vous n’êtes pas seul ! Les douleurs cervicales font partie des troubles musculo-squelettiques les plus courants dans la population française. Torticolis, arthrose cervicale, traumatisme (cou du lapin), douleurs d’origine inflammatoire…les causes possibles de votre douleur au cou sont potentiellement nombreuses ! Si la plupart de ces maux sont bénins, ils peuvent parfois cacher une pathologie plus grave, et/ou engendrer une gêne importante dans la vie quotidienne, notamment dans le cadre de votre travail. En cas de douleurs persistantes ou récurrentes, il est vivement recommandé de consulter un professionnel de santé !
Quelques chiffres sur les douleurs du cou et le torticolis
Les douleurs cervicales sont très répandues, et ce dans toutes les tranches de la population. En effet :
- Environ deux tiers de la population ont été concernés ou seront concernés par ces douleurs au cours de leur vie
- Chaque année, entre 30 et 50% de la population serait atteinte
- Le torticolis est l’affection la plus fréquente, particulièrement chez les patients jeunes ; chez les personnes de plus de 50 ans, c’est généralement l’arthrose cervicale qui explique les douleurs
- Un salarié sur 10 serait concerné par la cervicalgie, en particulier ceux qui travaillent assis face à un écran d’ordinateur : la cervicalgie est donc une maladie professionnelle fréquente
Diminuer vos douleurs
Pourquoi ai-je mal au cou ?
Vous avez mal au cou depuis quelques jours, quelques semaines ou plusieurs mois ? Ces douleurs inconfortables, souvent accompagnées de raideurs, peuvent avoir plusieurs causes. En effet, le terme cervicalgie est très générique ; il ne désigne pas une pathologie en soi mais plutôt le symptôme, votre douleur, qui correspond généralement à l’une des problématiques suivantes :
- Une douleur mécanique, souvent causée par des pathologies rhumatologiques comme l’arthrose cervicale. Cette affection correspond à une atteinte de l’ensemble de l’articulation dont les cartilages des articulations du cou, généralement liée à l’âge. Si vous êtes une femme, vous pouvez en souffrir dès l’âge de 35 ans ; les hommes sont généralement concernés à partir de 50 ans
- Un torticolis, atteinte très répandue qui se caractérise par une douleur d’apparition brutale. Il s’agit d’une contracture d’un muscle du cou, dont l’origine est traumatique ou inflammatoire. Le torticolis peut être très gênant dans la vie quotidienne, car la douleur est vive, et que la plupart des mouvements du cou sont rendus difficiles. Toutefois, il s’agit généralement d’un problème bénin, qui s’estompe spontanément au bout de quelques jours.
- Une douleur d’origine inflammatoire; liée par exemple à un rhumatisme inflammatoire, ou à une spondylarthrite : ces douleurs sont reconnaissables à leur caractère vif même au repos (y compris la nuit), à la présence de fièvre, mais aussi au fait que les traitements classiques n’entraînent souvent aucune amélioration
- Une douleur d’origine traumatique, résultant généralement d’un choc (le fameux “coup du lapin”, qui survient en voiture dans bien des cas) ou d’une chute
- Une douleur d’origine posturale, résultant d’une mauvaise position répétée quotidiennement. En général, c’est votre posture assise qui peut entraîner une cervicalgie, dans le cadre d’un travail de bureau : mauvaise position des yeux par rapport à l’écran, stress et accumulation de tensions, dos courbé…autant de mauvaises habitudes qui finissent par se ressentir dans le dos et dans le cou ! Cela explique que la cervicalgie est une véritable maladie professionnelle, qui fait partie des troubles musculo-squelettiques (TMS) les plus fréquents dans les métiers de bureau.
Quels sont les symptômes de la cervicalgie et du torticolis ?
Comme expliqué plus haut, la cervicalgie est un terme générique, qui recouvre plusieurs origines douloureuses, et des pathologies différentes. En fonction de l’origine de votre mal de cou, les manifestations de la douleur, et les éventuels autres symptômes, peuvent varier.
Comme son nom l’indique, la cervicalgie se définit par des douleurs au niveau des vertèbres cervicales, dans la partie haute de votre colonne vertébrale (nuque). Ces douleurs peuvent être d’apparition brutale, en cas de traumatisme ou de torticolis, ou plus progressive, lorsque l’origine est inflammatoire, posturale, ou que vous souffrez d’arthrose. Souvent, elles s’accompagnent d’une raideur des muscles du cou, et dans le cas du torticolis, d’une sensation de blocage avec des difficultés à tourner la tête.
Dans certains cas, la cervicalgie peut s’accompagner d’autres symptômes notamment :
- Des vertiges
- Des maux de tête
- Des troubles nerveux, qui se traduisent par une difficulté à effectuer certains mouvements
- Une augmentation de la fatigue
- Des troubles auditifs ou visuels ,surtout en cas de cervicalgie d’origine traumatique
- Une douleur qui irradie dans l’épaule et le bras : on parle alors de névralgie cervico-brachiale
La majorité des torticolis communs guérissent en quelques jours, et ne nécessitent pas de séances de rééducation ; les douleurs faisant suite à un traumatisme durent généralement plus longtemps. Lorsque votre mal persiste au moins 6 mois, on parle de cervicalgie chronique : si vous êtes concerné, sachez que les thérapies manuelles, notamment la kinésithérapie, peuvent vous aider à réduire et mieux gérer les douleurs chroniques sur le long terme.
Comment se déroulent les séances de kinésithérapie pour mes douleurs du cou ?
Le traitement de référence pour le torticolis aigu commun est médical. En revanche, pour les douleurs cervicales chroniques, votre médecin peut vous prescrire des séances de kinésithérapie dont le but sera de lutter contre les douleurs, restaurer les amplitudes articulaires et renforcer la musculature autour de la colonne cervicale.
Le traitement kinésithérapique des douleurs du cou fait intervenir plusieurs techniques :
- Des techniques de mobilisations actives et passives
- Des massages
- Des tractions vertébrales douces et étagées
- Des techniques de contracté-relâché
- Des mobilisations avec impulsion
Toutes ces techniques permettent de soulager efficacement les douleurs. Mais le rôle du kinésithérapeute ne s’arrête pas à ce traitement symptomatique ; l’objectif est aussi de prévenir la cervicalgie, et limiter les récidives. Pour ce faire, dès lors que les douleurs ont diminué, vous allez commencer des exercices de musculation de la nuque et du cou. En effet, une bonne musculature permet d’augmenter la force des muscles cervicaux et donc la stabilité de la colonne et les douleurs au niveau des articulations. Votre kinésithérapeute vous questionne également sur vos habitudes de vie et votre posture, notamment au travail. Dans une démarche éducative, il vous suggérera des nouvelles positions, exercices et autres aménagements utiles pour calmer les douleurs et éviter leur apparition.
Pour aller plus loin…
Quels sont les traitements médicaux et chirurgicaux de la cervicalgie ?
Le traitement de la cervicalgie va dépendre de l’origine de celle-ci, et des éventuelles autres pathologies qui l’accompagnent. Si vos douleurs sont apparues brutalement (cervicalgie aigüe), la priorité est de les soulager. Pendant la phase aiguë, votre médecin vous prescrira alors un ou plusieurs des médicaments suivants :
- Des antalgiques (paracétamol ou anti-inflammatoires non-stéroïdiens)
- Des myorelaxants, pour réduire les contractures musculaires douloureuses
Dans certains cas, si les douleurs sont très intenses, des antalgiques plus forts, comme le tramadol, peuvent être indiqués.
Toujours en début de cervicalgie, il peut être nécessaire d’immobiliser le cou à l’aide d’une minerve. Enfin, votre médecin peut également vous prescrire un arrêt de travail, dont la durée varie souvent entre 3 et 15 jours, le temps que les douleurs diminuent. Celui-ci n’est pas systématique ; pour prescrire un arrêt, le médecin se fonde sur un certain nombre de critères comme :
- Votre âge, et votre condition physique générale
- La durée, l’intensité des douleurs, mais aussi la manière dont elles répondent aux premiers traitements
- Et bien sûr, la nature de votre activité professionnelle : en effet, les arrêts sont surtout délivrés pour des métiers physiquement exigeants, qui impliquent des flexions/extensions du cou ou le port de charges lourdes. Si votre activité est sédentaire, vous pouvez cependant demander une adaptation de votre poste de travail.
Comment prévenir les douleurs du cou ?
Peu importe votre âge, vous pouvez souffrir de douleurs cervicales si votre posture et certains éléments d’hygiène de vie ne sont pas adaptés. Voici quelques conseils utiles qui vous permettront d’éviter les torticolis et autres désagréments du même ordre :
- Veiller à avoir une bonne literie
- Eviter de dormir sur le ventre, pour ne pas tirer sur la nuque
- Vérifier et si besoin corriger votre position au bureau : l’écran doit être situé à hauteur des yeux, la hauteur du siège correctement réglée, et le tapis de souris proche de vous
- Si vous devez rester longtemps assis, il est recommandé de vous étirer la nuque et de vous lever régulièrement
- Essayez autant que possible de réduire votre stress : en effet, bien des personnes qui souffrent de douleurs cervicales ont d’importantes sources de stress dans leur vie quotidienne. Tout le monde vous confirmera que le stress est un facteur aggravant !
- Enfin, une dernière bonne habitude à prendre est de pratiquer régulièrement des exercices pour travailler les muscles du cou (rotation, inclinaison, exercices de renforcement…). Ces mouvements peuvent être réalisés chez vous ou sur votre lieu de travail
Tous ces conseils sont utiles, mais aussi très génériques ; or chaque patient est différent, et les douleurs cervicales peuvent avoir de multiples causes. Pour savoir quels exercices effectuer, et pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé adapté à votre cas, la meilleure chose à faire est de demander conseil à un professionnel de santé, comme votre kinésithérapeute.
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