Pathologie de la coiffe des rotateurs
Les pathologies de la coiffe des rotateurs, de la tendinopathies aux ruptures, représentent une large part des pathologies de l’épaule.
Généralités
Les pathologies de la coiffe des rotateurs, de la tendinopathies aux ruptures, représentent une large part des pathologies de l’épaule. Elles sont déjà courantes chez les jeunes personnes dès 20 ans, mais atteignent près d’une personne sur deux autour de 70 ans. La kinésithérapie tient un rôle de premier ordre, que ce soit dans le traitement fonctionnel de ces pathologies, ou dans la rééducation post-opératoire si une opération s’avère nécessaire, notamment en cas de rupture de la coiffe des rotateurs. Explications.
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Définition des pathologies de la coiffe des rotateurs
Les tendinopathies
La ”coiffe des rotateurs” désigne tout un ensemble de tendons, ”coiffant” justement la tête humérale au niveau de l’épaule. Cet ensemble passe par un espace très resserré, l’espace sous-acromial, délimité par l’acromion, un os, et un ligament dit ”acromio-coracoïdien”. La coiffe peut se retrouver agressée à ce niveau de diverses manières, soit suite à des postures d’épaules enroulées ou des mouvements répétés, soit suite à un traumatisme, ou encore suite à un épaississement de l’acromion. L’âge est donc un facteur déterminant, favorisant l’apparition de ces pathologies qui peuvent d’ailleurs être dégénératives (suite au vieillissement du tendon).
Calcifiantes ou non, ces tendinopathies peuvent évoluer, de la simple tendinite gênante à une tendinopathie franchement douloureuse. L’évolution est souvent progressive, le patient pouvant juger les douleurs négligeables au début, d’autant qu’elles ont tendance à s’apaiser dès échauffement. Cette évolution peut cependant aller jusqu’à une perturbation du sommeil, tout appui sur l’épaule concernée devenant impossible.
Ces tendinopathies peuvent enfin évoluer en rupture de la coiffe.
La rupture de coiffe
Les lésions sur les tendons au niveau de la coiffe des rotateurs sont très courantes, et apparaissent dès la fin de la croissance. L’avancée en âge voit une augmentation de la fréquence des ruptures, partielles ou totales, de la coiffe. À 70 ans, la moitié de la population a présenté ou présente une rupture totale. La chirurgie est souvent indiquée, bien que l’âge du patient et sa capacité à supporter une opération entrent en ligne de compte au moment de prendre une telle décision.
Dans la majorité des cas, l’opération a lieu sous arthroscopie. Le but est la réinsertion née la coiffe, le rétablissement de son étanchéité, le centrage de la tête humérale en face de la glène, et enfin la réparation de la continuité muscle / tendon / os. Une intervention sur le biceps est également souvent nécessaire.
Pour aller plus loin…
Le rôle de la kinésithérapie dans la réparation de la coiffe des rotateurs
Qu’il s’agisse de traiter des pathologies concernant la coiffe des rotateurs, ou de prendre en charge la rééducation post-opératoire, le kinésithérapeute tient un rôle prépondérant. Il peut aussi agir en prévention.
Traitement kinésithérapique des tendinopathies ne nécessitant pas d’opération
Par le biais d’exercices dirigés et de mobilisations particulières au niveau du complexe de l’épaule (colonne dorsale, colonne cervicale, humérus, clavicule et omoplate), le kinésithérapeute vise à rétablir une partie des mobilités fonctionnelles du patient. Le but final est bien de permettre à ce dernier de retrouver le confort, autrement dit une utilisation normale, sans douleur, de son membre.
La kinésithérapie peut également agir sur les muscles de l’épaule, dans un but de renforcement musculaire, accompagné d’étirements destinés à compenser la perte de souplesse et à éviter autant que possible une rupture de la coiffe.
Le kinésithérapeute a en outre à sa disposition différents appareils de physiothérapie (cryothérapie, ondes de chocs, électrothérapie pu encore ultrasons…).
L’ensemble de cette rééducation doit être conduite sans douleur: en cela, il est généralement ajouté à son action une prescription médicamenteuse : antalgiques, anti-inflammatoires, PRP, par exemple.
Rééducation de la coiffe des rotateurs après chirurgie réparatrice
Le rôle de la kinésithérapie dans la rééducation après réparation de la coiffe des rotateurs est unanimement reconnu. Selon la gravité des cas, cette rééducation dure entre trois et douze mois, le but étant de récupérer les amplitudes, passives et actives, et de stabiliser sans douleurs le complexe de l’épaule. Les séances, quotidiennes au lendemain de l’opération, deviennent bihebdomadaires, puis bimensuelles jusqu’à stabilisation.
Le patient est dans un premier temps porteur d’une orthèse, qui l’immobilise, mais est retirée pour les seules mobilisations dans le cadre de la rééducation. Les séances, alors que le patient est toujours hospitalisé, ont lieu quatre à six fois par jour, mais sont brèves. Cette période de port de l’orthèse peut durer de trois semaines, pour une opération réalisable sous arthroscopie, à huit semaines, suite à une opération à foyer ouvert d’une coiffe rétractée.
Durant la phase d’hospitalisation, les mobilisations passives sont privilégiées: en effet, bien qu’il soit primordial de tenir compte du principe d’une rééducation sans douleur, il est aussi important de limiter les risques d’adhérence dès les premiers jours. Ces exercices de placer-tenu se limitent à une exécution en position d’élévation ou de rotation latérale à 90° d’abduction, dans le but de travailler le glissement concentrique de l’ensemble tendino-musculaire.
Après cette phase d’hospitalisation, qui dure de trois à cinq jours selon le mode opératoire (arthroscopie ou chirurgie à ciel ouvert), la rééducation de déroule au sein d’un milieu spécialisé, soit un centre de rééducation, soit en lien avec un cabinet libéral, et ce pour une durée de quatre à dix semaines.
La rééducation kinésithérapique en centre est pluriquotidienne, alliant kinésithérapie individuelle et collective, kiné balnéothérapie, physiothérapie et ergothérapie. Les mobilisations actives prennent de plus en plus d’importance, et lorsque cela est possible une auto-rééducation est possible (mouvements auto-passifs et actifs, masso-kinésithérapie), qui se poursuivra après la sortie du centre.
La prévention kinésithérapique
En matière de prévention pour les personnes à risque, présentant des douleurs laissant soupçonner la possibilité d’une rupture de la coiffe des rotateurs, les procédés d’auto-rééducation précités permettent au patient de conscientiser ses tensions, tout en lui faisant comprendre le principe de la non-douleur qui prévaut. Un accompagnement préventif, outre l’évitement des charges lourdes ou des positions douloureuses, y compris durant le sommeil, comprend des procédés d’auto-rééducation mis en place avec le kinésithérapeute, en vue d’une exécution plusieurs fois par jour, toujours de façon brève et non douloureuse.
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