Sport et kinésithérapie
La main fait partie des localisations les plus fréquentes de l’arthrose, une maladie articulaire très répandue qui se caractérise par la dégradation progressive et irréversible du cartilage. L’atteinte des articulations des doigts et de la base du pouce entraîne des déformations visibles, ainsi que des douleurs et une perte de mobilité souvent invalidante ; d’où l’importance d’une prise en charge efficace. Dans cet article, le point sur l’arthrose de la main, les signes permettant de la reconnaître, et les traitements à disposition.
D’après l’OMS, l’arthrose peut être définie comme “la résultante des phénomènes mécaniques et biologiques qui rompent l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous-chondral”. Ainsi, on parle d’arthrose lorsque la synthèse du cartilage d’une articulation ne parvient plus à compenser son érosion.
Les articulations des doigts et du pouce sont parmi les plus touchées par cette maladie dégénérative. Outre la dégradation du cartilage, elle se caractérise par un remodelage osseux et par la formation d’ostéophytes (excroissances osseuses), ces différents éléments entraînant une diminution de la fonction articulaire.
Au niveau clinique, on peut reconnaître une arthrose de la main à la présence d’excroissances osseuses sur les articulations distales et centrales des doigts : on parle de nodosités d’Heberden et de nodosités de Bouchard pour désigner ces déformations, qui entraînent une gêne esthétique et fonctionnelle souvent importante.
L’arthrose peut aussi concerner la base du pouce : c’est ce que l’on appelle la rhizarthrose, qui se manifeste par une déformation progressive du pouce, dont la base au niveau du poignet apparaît bombée.
A côté de ces signes visibles, l’arthrose de la main se manifeste par les symptômes suivants :
La perte de force est particulièrement handicapante, puisqu’elle se répercute sur de nombreux gestes du quotidien, comme l’écriture ou le simple fait de saisir un objet.
Le traitement de l’arthrose de la main fait l’objet des recommandations régulièrement actualisées de l’EULAR (European Alliance of Associations for Rheumatology).
D’après ces recommandations officielles, la prise en charge de l’arthrose digitale repose sur l’association de traitements pharmacologiques et non pharmacologiques, et sur l’éducation du patient. Il n’existe à ce jour aucun traitement ciblé de l’arthrose, permettant d’enrayer la dégradation du cartilage. Toutefois, grâce à des interventions adaptées, il est tout à fait possible d’obtenir une amélioration des symptômes ainsi qu’une stabilisation de la pathologie.
Pour diminuer la douleur, les médecins prescrivent fréquemment des antalgiques de premier niveau ou des anti-inflammatoires. Si besoin, l’inflammation peut être apaisée grâce à de petites doses de corticoïdes. Enfin, l’application locale de chaleur ainsi que les ultrasons sont également recommandés pour leur efficacité contre la douleur.
L’EULAR préconise aussi :
Ces éléments suggèrent qu’à côté des traitements médicamenteux, la kinésithérapie a toute sa place dans la prise en charge de l’arthrose des mains. En effet, le kinésithérapeute élabore un programme de soins et d’exercices adapté à chaque patient, dans le double objectif de réduire la douleur et d’améliorer les capacités fonctionnelles. Il intervient également sur l’éducation thérapeutique, grâce à des conseils avisés qui rendent le patient plus autonome dans la gestion de sa pathologie.
Les causes de l’arthrose des mains et de l’arthrose en général sont étudiées depuis longtemps par la communauté scientifique et médicale. L’origine exacte de l’arthrose reste encore incertaine, mais le rôle de l’hérédité est connu depuis plusieurs décennies. Ainsi, une étude de 1996 sur des jumeaux évalue l’importance de l’hérédité dans le développement de l’arthrose digitale à 65%. On remarque aussi dans certaines familles que l’arthrose des mains semble se “transmettre” de génération en génération.
Cela dit, d’autres facteurs peuvent s’ajouter, notamment :
Depuis quelques années, un nouveau concept a fait son chemin dans l’étude des causes et facteurs de risque de l’arthrose : celui d’arthrose métabolique, pour désigner une arthrose favorisée par différents facteurs physiopathologiques. Ainsi, le lien entre obésité et arthrose digitale n’est pas uniquement lié au stress mécanique causé par l’excès de poids ; il vient également de l’inflammation de bas grade des sujets obèses, dont le tissu adipeux produit des molécules pro-inflammatoires. Des études ont également mis en évidence un lien entre diabète de type 2, hypercholestérolémie, arthrose du genou et arthrose des doigts. Ainsi, la prévention de ces troubles tout au long de la vie pourrait contribuer à la diminution du risque d’arthrose.
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