Rééducation

Posté par Ik Chatenay Kiné

07 juillet 2025

Tendinite, sciatique, lumbago : 3 signaux d’alarme à ne jamais ignorer

Tendinite, sciatique, lumbago

Les douleurs des tendons, le lumbago ou encore la sciatique sont des douleurs musculo-squelettiques très fréquentes. Elles concernent près de 8 personnes sur 10 au cours de leur vie. Parmi elles, la tendinite, la sciatique et le lumbago figurent en tête des motifs de consultation.

Souvent sous-estimées, ces pathologies deviennent douloureuses au point d’empêcher la pratique d’un sport… ou tout simplement de vivre normalement. Pourtant, certains signes doivent alerter bien avant ce stade.

Dans nos cabinets IK, nous voyons chaque semaine des centaines de patients qui auraient pu éviter des semaines de douleurs chroniques… s’ils avaient consulté plus tôt.

Accès rapide :

Comprendre les différences entre tendinite, sciatique et lumbago

Tendinite : inflammation du tendon

La tendinite correspond à une irritation aiguë du tendon, cette structure riche en collagène qui relie le muscle à l’os. Les zones les plus touchées : l’épaule, le coude, le poignet et le tendon d’Achille. Elle survient souvent après des gestes répétitifs ou un surmenage articulaire. Les sportifs et les personnes exerçant un métier manuel sont les plus exposés.

Sciatique : irritation du nerf sciatique

La sciatique (ou névralgie sciatique) se manifeste par une douleur qui suit le trajet du nerf sciatique : du bas du dos vers la jambe, parfois jusqu’au pied. Cette compression nerveuse provoque des douleurs, des engourdissements, voire une perte de force.

Lumbago : “blocage” lombaire et douleur aiguë du dos

Le lumbago , ou “ tour de rein ”, est une douleur lombaire aiguë survenant de manière brutale. Il s’agit généralement d’une contracture musculaire réflexe. Le patient se sent littéralement “bloqué” dans ses mouvements. Cette crise est fréquente mais très douloureuse.

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Signe d’alarme n°1 : Douleur persistante malgré le traitement initial

Automédication… qui dure trop

Le réflexe : repos, automédication (antalgiques et anti-inflammatoires), parfois quelques étirements ou exercices de kiné trouvés sur Internet. Ce protocole “maison” peut suffire pour une gêne passagère. Mais au-delà de 7 à 10 jours sans amélioration, la douleur n’est plus un simple incident : c’est un signal d’alerte.

L’effet boule de neige de la douleur qui s’installe

  • Une tendinite mal soignée peut évoluer vers une dégénérescence du tendon et des micro-ruptures : une pathologie dégénérative bien plus longue à traiter
  • Une sciatique prolongée peut laisser des séquelles neurologiques irréversibles (fourmillements, faiblesse musculaire persistante, peur de bouger)
  • Un lumbago qui récidive peut masquer un problème sous-jacent : hernie discale, arthrose, instabilité vertébrale

Que peut proposer un kiné ?

Un kinésithérapeute peut mettre en place :

  • Thérapie manuelle
  • Ondes de choc pour les tendinopathies chroniques (quelques indications bien spécifiques)
  • Programme de renforcement musculaire progressif et adapté à votre cas et vos besoins

Signe d’alarme n°2 : Apparition de symptômes neurologiques

Paresthésies : ces sensations étranges dans un membre

Engourdissements, fourmillements, perte de sensation… Ces symptômes, appelés paresthésies , signalent une atteinte du système nerveux. Ils peuvent s’accompagner d’une perte de force ou d’une sensation de jambe “molle”.

Une sciatique n’est pas qu’une douleur

Les paresthésies suivent un trajet précis : fesse, cuisse, mollet, pied. Leur localisation permet d’identifier la racine nerveuse touchée (L5, S1…). Dans certains cas, le pied “tombe” : les muscles releveurs du pied sont atteints, avec un risque important de chute, de séquelles et de complications liées au traumatisme. C’est une urgence chirurgicale : il faut consulter immédiatement.

Préserver le nerf

Le nerf ne tolère pas une compression prolongée. Plus on attend, plus la récupération devient incertaine. D’où l’importance de consulter rapidement.

Les examens recommandés :

  • IRM lombaire : pour évaluer la structure discale
  • Électromyogramme (EMG) : pour objectiver l’atteinte nerveuse
  • Scanner : en cas de contre-indication à l’IRM ou pour préciser certaines lésions associées

Signe d’alarme n°3 : Impact majeur sur la qualité de vie

Quand la douleur vous fait vivre autrement

Se lever avec appréhension, éviter certains gestes, s’appuyer sur les genoux pour se relever, ne plus se pencher pour ramasser un objet ou pousser une charge…

Si vous modifiez vos habitudes pour éviter la douleur, vous êtes probablement déjà dans un processus de limitation fonctionnelle, avec un risque de chronicisation des symptômes.

Si les douleurs ou la peur d’avoir mal en bougeant vous restreignent au quotidien, alors il est temps de consulter.

Le piège du déconditionnement physique

Moins vous bougez, plus vous perdez. Le muscle s’atrophie, l’articulation perd en mobilité et en amplitude et devient plus raide dans le secteur libre. Ce cercle vicieux mène à un déconditionnement global et ralentit la récupération.

Conséquences psychologiques fréquentes

Les douleurs chroniques sont un facteur bien connu d’anxiété, d’irritabilité, voire de dépression. Il ne s’agit pas de douleurs “dans la tête”, mais d’un impact réel de la douleur sur le cerveau. C’est pour cela qu’une prise en charge globale est nécessaire, avec l’intervention coordonnée de plusieurs professionnels de santé et du sport.

Des outils pour mesurer et mieux traiter

Les professionnels de santé utilisent des échelles validées :

  • DASH pour les tendinites du membre supérieur
  • Oswestry pour les lombalgies
  • NPRS pour quantifier l’intensité de la douleur

Les “red flags” : signes d’urgence médicale

Certains symptômes nécessitent une consultation immédiate aux urgences, sans attendre :

 Symptômes neurologiques

  • Perte de force (ex. : pied qui traîne, impossibilité de monter sur la pointe des pieds)
  • Troubles sphinctériens (fuites urinaires, constipation)
  • Anesthésie périnéale (perte de sensibilité dans la “zone de la selle”)

Symptômes infectieux

  • Fièvre accompagnée de douleurs dorsales
  • Sueurs nocturnes inexpliquées
  • Altération de l’état général

Autres signaux inquiétants

  • Douleur nocturne qui réveille
  • Résistance totale aux antalgiques
  • Traumatisme récent (chute, accident)
  • Antécédents de cancer

Qui et quand consulter ?

Médecin traitant

En dehors des situations d’urgence, il reste le contact privilégié pour un bilan complet et une bonne orientation diagnostique.

Les spécialistes à consulter après avis médical

  • Tendinite : médecin du sport, rhumatologue, kiné, éventuellement chirurgien orthopédiste
  • Sciatique : kinésithérapeute, neurologue, rhumatologue, neurochirurgien en cas de déficit
  • Lumbago : kinésithérapeute, rhumatologue, médecin du sport

Imagerie utile selon les cas

  • Radiographies : pour les structures osseuses (recherche d’arthrose ou fracture)
  • IRM : idéal pour les nerfs, disques et tissus mous
  • Scanner : utile en alternative à l’IRM
  • Échographie : très performante pour les tendinites localisées

Prévention : rester actif et faire des bilans réguliers chez le kinésithérapeute

Aménagements et posture

Ce sont souvent les premiers conseils qu’on trouve sur Internet… mais ce sont aussi les moins efficaces . Le corps est fait pour bouger, et il n’existe pas de “bonne posture”.

L’essentiel : rester actif et mobile au quotidien, même devant un ordinateur ou au bureau.

Activité physique encadrée

Reprendre progressivement, renforcer les bons muscles, travailler son gainage et son endurance cardio-pulmonaire : le kiné est votre meilleur allié pour éviter les récidives.

Consultez notre fiche d’exercices (source : fullphysio) notre partenaire

En conclusion

Votre douleur parle. Écoutez-la avant qu’elle ne vous limite.

Les trois signaux d’alerte (douleur persistante, troubles neurologiques, impact fonctionnel) ne sont pas à prendre à la légère. Ils vous indiquent que le corps ne récupère pas spontanément.

Chaque jour compte. Plus la prise en charge est précoce, plus le traitement est simple, rapide et efficace.

Ne laissez pas la douleur s’installer. Agissez aujourd’hui, pas dans un mois.

FAQ

Quels sont les signes d’alerte d’une tendinite ?

Une douleur persistante à l’effort ou au repos, une sensation de brûlure sur le tendon et une raideur locale doivent alerter. Si la douleur persiste malgré le repos, une prise en charge est nécessaire pour éviter la chronicité.

Quels symptômes doivent inquiéter en cas de sciatique ?

Une douleur vive irradiant dans la jambe , souvent unilatérale, accompagnée de fourmillements ou d’engourdissements dans le pied, peut indiquer une compression du nerf sciatique. Si la douleur est invalidante ou s’aggrave, il faut consulter rapidement.

Quand faut-il consulter en cas de lumbago ?

Si le mal de dos ne s’améliore pas après quelques jours de repos , s’il devient aigu au moindre mouvement , ou s’il s’accompagne de troubles neurologiques (perte de force, incontinence) , une consultation est indispensable.

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