Traumatologie de la cuisse

Il existe deux principaux types de traumatismes de la cuisse : les lésions musculaires, et les fractures du fémur, l’os long qui à lui seul constitue le squelette de la cuisse. Deux types de fractures sont possibles : celle de la diaphyse fémorale (la partie allongée de l’os) et celle du col du fémur, au niveau de la hanche. Ces fractures correspondent à des accidents de nature différente, mais doivent dans tous les cas être traitées rapidement.

Pourquoi ai-je un traumatisme de la cuisse ?

Chez les personnes âgées, la fracture du col du fémur se produit au croisement de deux facteurs de risque principaux :

• L’augmentation du risque de chute, liée à une perte d’équilibre, à une faiblesse musculaire ou à d’autres évolutions fréquentes apparentées au vieillissement
• L’ostéoporose, une baisse de la densité osseuse également liée au vieillissement, et qui rend les seniors plus vulnérables en cas de chute 

Chez les sujets jeunes ou d’âge moyen ayant une fracture du fémur, le contexte est généralement accidentel et donc peu prévisible : accident de la voie publique, chute d’une hauteur importante, ou encore blessure par arme à feu. Plus rarement, la fracture de la diaphyse fémorale peut être liée à une maladie qui fragilise la structure osseuse, comme une tumeur.

Quels sont les symptômes des traumatismes de la cuisse ?

Une fracture de la diaphyse fémorale se manifeste par une douleur violente, soudaine, allant de la hanche jusqu’au genou. La jambe peut aussi être douloureuse. Etant donné la violence du choc, la personne ne peut plus bouger la jambe. Le membre apparaît gonflé, bleuté, et raccourci par rapport à celui qui n’est pas blessé.

Les symptômes de la fracture du col du fémur sont proches, à la différence que la douleur est plutôt ressentie au niveau du bassin et du haut de la cuisse. La marche est difficile, voire impossible, et la jambe blessée apparaît raccourcie.

Dans les deux cas, le pied et la jambe apparaissent tournés vers l’extérieur.

Comment se déroulent les séances de kinésithérapie ?

La rééducation après ce type de traumatisme est longue : il faut compter environ 6 mois après une fracture du fémur ou du col du fémur, pour retrouver une vie normale. 

Les objectifs sont cette prise en charge sont nombreux :

• Lutte contre les symptômes post-opératoires et les éventuelles complications
• Réduction des douleurs
• Prévention des attitudes vicieuses
• Prévention de l’atrophie musculaire et de la raideur articulaire
• Gain d’autonomie et réapprentissage de la marche

Parmi les techniques thérapeutiques les plus couramment employées, on peut mentionner :

• Les massages de la cuisse, de la hanche et du genou
• Le drainage lymphatique manuel et la pressothérapie
• La physiothérapie (notamment cryothérapie pour soulager les douleurs)
• Les mobilisations du bassin et du genou
• Le renforcement musculaire (quadriceps, ischio-jambiers, fessiers, muscles de la hanche)
• Les exercices fonctionnels
• La rééducation à la marche
• La réadaptation à l’effort

Toutes ces techniques sont effectuées dans un ordre précis, correspondant à la consolidation de votre fracture, ainsi qu’à votre rythme de progression.

Pour aller plus loin…

Quels sont les traitements médicaux et chirurgicaux des traumatismes de la cuisse ?

Le choix du traitement le plus adapté dépend de plusieurs paramètres :

• La localisation de la fracture
• Sa complexité
• Les circonstances de l’accident
• La présence d’éventuelles autres lésions
• L’état de santé général du patient, et son âge

Il faut savoir que, dans la grande majorité des cas, le traitement est chirurgical. En cas de fracture du col du fémur, deux options sont possibles :

• Un traitement conservateur par ostéosynthèse, qui consiste à fixer le col et la tête du fémur grâce à des vis
• La pose d’une prothèse partielle ou totale de hanche

La première option est généralement réservée aux personnes jeunes, ou en cas de fracture relativement stable ; la deuxième aux sujets âgés ou en cas de fracture déplacée.

Les fractures du fémur font souvent l’objet d’une prise en charge urgente, dans le cadre d’un polytraumatisme. L’ostéosynthèse est le traitement de référence pour ce type de lésion ; elle est obtenue grâce à des plaques et des vis, ou par clou centromédullaire. 

diagnostic et examens complémentaires

L’examen clinique montre des signes évidents de fracture : membre gonflé, déformé, impotence fonctionnelle totale…

Cependant, ce sont les radiographies qui vont permettre de poser le diagnostic, mais aussi d’identifier d’éventuelles lésions associées, et complications immédiates : lésions cutanées, morphologiques, ligamentaires, vasculaires, nerveuses…Toutes ces complications sont fréquentes en cas de fracture de la diaphyse fémorale, et orientent le choix du traitement.

En cas de fracture complexe, un scanner pourra être effectué.